Résultats mediasensor 2025

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En 2025, mediarte a évalué pour la quatrième fois consécutive l'expérience professionnelle et les risques psychosociaux dans les secteurs audiovisuel, digital et cinématographique. Cette évaluation a été réalisée à l'aide de l'enquête mediasensor. Toutes les personnes actives dans notre secteur se montrent très engagées et éprouvent beaucoup de plaisir dans leur travail. Cependant, cette motivation s'accompagne souvent d'un besoin accru de récupération.

Taux de participation

Après les éditions de 2016, 2019 et 2022, mediarte, en collaboration avec Attentia, a étudié pour la quatrième fois le bien-être mental dans les secteurs audiovisuel, digital et cinématographique. 84 entreprises ont participé à l'enquête. Sur les 4015 questionnaires envoyés, 1987 ont été remplis, ce qui porte le taux de réponse à 49 %. Compte tenu de l'ampleur de l'enquête, qui couvre différentes entreprises et différents individus au sein du secteur, il s'agit d'un résultat satisfaisant.

Sources de motivation contre sources de stress

Le modèle Job Demands-Resources, qui sert de base du mediasensor, explique comment l'environnement de travail influence notre bien-être. Nous faisons ici la distinction entre :

  1. Les sources de stress (job demands) – les éléments qui nous coûtent de l'énergie.
  2. Les sources de motivation (job resources) – les éléments qui nous donnent de l'énergie.

Ces deux facteurs déclenchent chacun un processus qui détermine la façon dont nous percevons notre travail et dont nous restons en bonne santé et motivés :

  • Processus de stress :

Un excès de sources de stress (par exemple : une charge de travail élevée, un manque de clarté dans les rôles, des conflits, des relations difficiles) entraîne des réactions de stress, un besoin de récupération et, à terme, un épuisement professionnel.

  • Processus de motivation :

Des sources de motivation suffisantes (par exemple : autonomie, participation, développement, soutien des collègues) donnent de l'énergie, augmentent la motivation et le plaisir au travail et protègent en même temps contre les effets négatifs du stress.

Les sources de motivation sont particulièrement précieuses car elles renforcent le bien-être et la motivation tout en protégeant contre le stress. Une expérience de travail saine et positive naît lorsque les sources de stress et les sources de motivation sont en équilibre.

  • Si le stress prédomine et qu'il y a peu de sources de motivation → risque de burn-out.
  • S'il y a suffisamment de sources de motivation → plus d'énergie, de motivation et de meilleures performances.

Conclusion : le modèle Job Demands-Resources montre que le bien-être au travail n'est pas le fruit du hasard, mais dépend d'un bon équilibre : limiter les sources de stress et renforcer les sources de motivation.

Un secteur engagé où le plaisir au travail est au rendez-vous 

Les indicateurs de bien-être positifs obtiennent de bons résultats dans le secteur : 86 % des employés se sentent engagés dans leur travail. Ces employés débordent d'énergie, se sentent très impliqués dans leur travail et ont l'impression que le temps passe très vite lorsqu'ils travaillent. En outre, 91 % éprouvent du plaisir au travail, ce qui est un indicateur de la motivation intrinsèque. Les employés qui éprouvent du plaisir au travail trouvent leur travail agréable et passionnant.

86 % des répondants se sentent en sécurité dans leur emploi, 78 % trouvent que leurs tâches sont suffisamment variées et 78 % bénéficient du soutien social de leurs collègues. En outre, 90 % des répondants évaluent favorablement leur supérieur hiérarchique en matière de leadership transformationnel. Il s'agit d'un supérieur hiérarchique qui fait preuve d'humanité et de motivation dans son leadership.

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Risque de burn-out 

Un indicateur négatif du bien-être a également été évalué, à savoir le degré de besoin de récupération ressenti par les collaborateurs. Nous pouvons constater que ce besoin de récupération a légèrement diminué (40 % en 2025) par rapport à la mesure précédente (48 % en 2022).

Le besoin de récupération mesure le degré de fatigue mentale ressenti par les employés en raison de leur travail. Les employés qui ont un besoin élevé de récupération ont du mal à se détendre à la fin de la journée de travail, se sentent épuisés et ont des problèmes de concentration. Un peu plus de la moitié de ce groupe (22 % des répondants au total) indique ressentir un besoin constant de récupération. Si ces employés ne parviennent pas à récupérer, ils courent un risque accru d'absentéisme pour cause de maladie dans un délai d'environ six mois.

Comment le secteur évalue-t-il le travail ?

En ce qui concerne les sources de motivation, nous observons deux points prioritaires : 79 % des personnes interrogées estiment avoir peu de perspectives de carrière et à peine 42 % trouvent que leur rémunération est proportionnelle à leurs efforts. Ces sources de motivation obtiennent un score défavorable auprès de 50 % des répondants (ou plus).

Nous observons en outre quatre points d'attention supplémentaires, ces sources de motivation obtenant un score défavorable chez 33 % à 50 % des répondants. Ces éléments peuvent également contribuer négativement à l'expérience professionnelle des employés. Il s'agit du manque d'autonomie (60 %), du manque de flexibilité entre vie professionnelle et vie privée (60 %), du manque d'organisation du travail (56 %) et du manque de participation (53 %). Cela peut également expliquer en partie le besoin élevé de rétablissement.

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Comportements indésirables au travail 

La mediasensor examine également les expériences liées aux comportements indésirables sur le lieu de travail. Des questions ont été posées afin d'évaluer le harcèlement, l'agressivité et les comportements sexuels indésirables sur le lieu de travail. Les comportements indésirables au travail peuvent être considérés comme une source de stress. Cependant, l'interprétation des chiffres est différente pour ce thème. En effet, le comportement indésirable au travail fait l'objet d'une tolérance zéro.

Harcèlement

0,8 % des personnes interrogées sont victimes de harcèlement au travail. Cela signifie que sur 2036 répondants, 16 employés se sentent victimes de harcèlement. Il s'agit d'une part d'actes liés à la personne (commérages, exclusion sociale, insultes, remarques blessantes ou blagues) et d'autre part d'actes liés au travail (entraver le travail en cachant des informations, faire des remarques répétées sur des erreurs, ne pas apprécier à leur juste valeur le travail et les efforts). Les collègues sont la principale source de harcèlement. L'évitement et la minimisation sont les réactions les plus courantes.

Agressivité

0,15 % des personnes interrogées sont victimes d'agressions ou de conflits avec des collègues au travail. Cela signifie que sur 2036 répondants, 3 employés se sentent victimes d' agressions ou de conflits de la part d'un collègue. 0,49 % déclarent souvent être victimes d'agressions ou de conflits avec un supérieur hiérarchique, soit 10 personnes sur 2 036 répondants. De plus, seuls 6,6 % trouvent cela facile à aborder.

Comportement sexuel indésirable au travail

Un module supplémentaire consacré à cette thématique a été intégré dans l'enquête mediasensor de 2025. 2,6 % des répondants font partie du groupe à problèmes. Ils indiquent avoir été confrontés à des comportements sexuels indésirables au cours d'une période de six mois. Cela signifie que sur 2036 répondants, 53 collaborateurs se sentent victimes de comportements sexuels indésirables. Ce comportement peut être le fait de collaborateurs internes ou de contacts externes.

Les collègues sont la principale source de comportements sexuels inappropriés. La réaction la plus courante face à un comportement inapproprié est de ressentir peu de gêne (73 fois), suivie par le fait de ne pas juger utile de réagir (65 fois) et de tolérer le comportement (62 fois). L'évitement (45 fois) et la confrontation active (44 fois) sont moins fréquents. Cela indique une tendance à adopter des stratégies d'adaptation passives ou minimisantes.

Seuls 29,3 % trouvent le sujet (très) facile à aborder au sein de leur organisation. À l'opposé, 36,1 % trouvent le sujet (très) difficile à aborder. Cela confirme qu'il reste encore du travail à faire pour instaurer une culture de dialogue ouverte et sûre autour des comportements sexuels transgressifs.

Conclusion

Le secteur est porté par un engagement fort et un plaisir au travail. Les collaborateurs travaillent avec passion et conviction, mais cet engagement intense s'accompagne souvent d'un besoin élevé de récupération : quatre sur dix indiquent ne pas récupérer suffisamment. Cela montre comment les professionnels, animés par une motivation intrinsèque, dépassent régulièrement leurs limites.

Les chiffres montrent que le principal défi ne réside pas tant dans les sources de stress telles que les conflits de rôles ou le rythme de travail, mais surtout dans le manque de sources de motivation. Pour que le travail reste durable et résilient, il est essentiel d'investir dans les possibilités de carrière, la reconnaissance et une rémunération correcte, l'utilisation optimale des talents, une organisation du travail bien pensée, une participation et une autonomie suffisantes, ainsi qu'un équilibre sain entre vie professionnelle et vie privée.

En ce qui concerne les comportements indésirables, les chiffres sont relativement faibles et meilleurs que la moyenne belge. Néanmoins, chaque incident est un incident de trop. Il reste donc nécessaire d'accorder une attention structurelle à la sensibilisation, à la mise en place de points de contact clairs et à des canaux d'aide accessibles.

Prochaines étapes

Pour la préparation et la réalisation de l'enquête mediasensor, mediarte a travaillé en étroite collaboration avec un groupe de réflexion composé de différentes entreprises du secteur. Cette bonne collaboration ne s'est pas arrêtée à la fin de l'enquête. Nous considérons les résultats comme un point de départ qui nous offre un aperçu clair de la façon dont l'expérience professionnelle est perçue dans notre secteur. Des points d'action clairs sont mis en avant, sur lesquels nous devrons nous concentrer dans les temps à venir. Notre secteur est sous pression et la pénurie de main-d'œuvre ne facilite pas la situation. Il est donc d'autant plus urgent de travailler à la santé (mentale) du secteur. C'est pourquoi mediarte et le groupe de réflexion se sont déjà engagés à poursuivre leur collaboration afin de maintenir cette priorité en tête de l'ordre du jour et de s'y atteler.

Lisez le rapport sectoriel détaillé ici.

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