Matière à réflexion... #3

préface jan

Pourquoi parlons-nous toujours de l’équilibre vie professionnelle-vie privée et non pas de l’équilibre vie privée-vie professionnelle ? Pourquoi le travail doit-il être en équilibre avec le privé et pourquoi ne cherchons-nous pas à mieux équilibrer notre vie privée avec notre travail ?

Ces questions révèlent-elles que le principal point d’attention dans nos vies penche plutôt du côté de notre travail ? La vie privée est-elle subordonnée à la vie professionnelle ? Devons-nous construire notre vie privée autour du travail, ou bien est-ce possible de faire autrement ? Vivre pour travailler, ou travailler pour vivre, ou les deux options s’imbriquent-elles de plus en plus l’une à l’autre sans que cela soit nécessairement négatif. Cela repose sur la manière dont nous l’envisageons et de comment nous comblons nos besoins. Le coronavirus a-t- il changé notre vision ou notre position par rapport à cet équilibre entre privé et professionnel ? Le télétravail nous a-t-il apporté un nouvel enseignement ?

L’une des choses que le Covid-19 a déjà changé, voire même qu’il nous a imposé, est la notion de travailler indépendamment d’un lieu ou d’une durée... au propre comme au figuré. Qu’on le veuille ou non, nous devons intégrer notre travail dans notre vie privée.

Le télétravail est devenu la norme obligatoire et, au moment d’écrire ces lignes, c’est toujours le cas. Le coronavirus a-t-il mis le doigt sur notre fragilité de “simple mortel” ? Nous a-t-il rappelé la nécessité de pouvoir être maître de notre temps ? De pouvoir éviter du temps de déplacement inutile ? De savoir nous-mêmes quand nous sommes plus productifs et de le comprendre ?

Bien entendu, cela demande les dispositions pratiques nécessaires, mais qui est capable de planifier rapidement une réunion avec tous ses collègues en travaillant dans un cadre horaire de 9 h à 17 h ? Les employeurs et les chefs d’équipe ont également opéré un repositionnement dans leur travail et ils ont dû accorder toute leur confiance et constater que cela ne posait pas de problème. Certainement pas auprès des collaborateurs qui estiment que leur travail a du sens, ceux-là mêmes qui ont conscience que leur travail s’inscrit dans un plus large tout.

Puis-je constater avec la nuance qui s’impose que cela pourrait plutôt bien fonctionner, ces nouvelles façons de travailler ? Bien entendu, certaines conditions préalables essentielles doivent être remplies afin de réaliser un télétravail bien rodé. Vous avez besoin d'un bon encadrement technique : de préférence un bon siège qui vous aide à traverser la journée sans douleurs du fait d’être assis, un écran adapté sur lequel vous pouvez lire les petits caractères importants ; les documents nécessaires à portée de main, pour lesquels dans la plupart des cas une connexion Internet rapide s’avère le facteur primordial, etc. Vous devez être capable de vous concentrer ; avoir un lieu de travail qui n'est pas votre espace de vie et de détente a son importance : pas d'enfants qui pleurent autour de vous. Un travailleur à domicile expérimenté peut lui aussi compléter cette liste. Je reconnais que ce n'est pas toujours possible, ni même facile, mais qui a un lieu de travail idéal au bureau ?

Je crois que lorsque vous avez un travail qui vous convient, dans lequel vous vous sentez dans votre élément, et une vie sociale et familiale vous apportant satisfaction, vous trouverez une réponse adaptée à tous ces «inconvénients». Le coronavirus ne nous invite-t-il pas ainsi à réfléchir à notre travail et à notre vie tout court ? Une invitation que vous acceptez avec gratitude ou que vous rejetez avec colère.

Peut-être que rester immobile signifie parfois quand même aller de l'avant ?

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