Etude - l'égalité des genres dans les médias

L'égalité des genres dans les médias

L’industrie audiovisuelle européenne est encore aujourd’hui confrontée à une importante inégalité des genres en termes de salaire, de discrimination et de harcèlement sexuel. La récente campagne #meetoo a non seulement attiré l’attention du grand public sur cette inégalité mais a surtout donné une tribune médiatique à l’égalité des genres.

Actuellement, les femmes sont encore sous-représentées dans le secteur audiovisuel, en particulier au niveau des décideurs et des professions créatives. Cette sous-représentativité influence donc directement la production et la distribution de contenu, contenu qui reflète la même inégalité. En effet, non seulement les femmes sont moins visibles dans les médias, mais elles sont souvent stéréotypées: femme au foyer, mère, objet sexuel ou assistante d’un homme plus “fort’ ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres.

L’étude “ Gender Equality in the Media Sector “ (février 2018), réalisée à la demande de la Commission des droits de la femme et égalité des genres, a enquêté sur l’égalité des genres et la représentation des femmes dans le secteur des médias européens. Cette étude a été réalisée en Autriche, à Malte, en Suède et au Royaume-Uni. L’étude propose également des recommandations afin d’améliorer l’égalité des genres au sein des médias européens.   

Recommandations

L’une des principales priorités pour lutter contre les inégalités consiste à briser les normes et les attitudes discriminatoires, y compris celles des préjugés. Les campagnes sociales, la sensibilisation, les programmes éducatifs et la formation ciblée (également pour les décideurs !) devraient être soutenus par un financement et une promotion au niveau national et européen. En outre, il convient de souligner qu’une plus grande égalité des genres sur et en dehors du terrain peut garantir qu’une cible plus large de consommateurs puisse être atteinte.

Des recherches supplémentaires sur l’inégalité des genres dans les médias peuvent également renforcer la promotion du changement social, en particulier l’analyse continue des données sur l’inégalité des genres mais également les retombées positives de la promotion de l’égalité dans les différents Etats membres. De cette manière, nous pouvons donc examiner au mieux l’ampleur du problème mais également trouver des solutions.

Selon les conclusions des chercheurs, il est urgent de prendre des mesures pour garantir la réglementation existante en matière d’égalité de traitement, y compris en matière d’égalité salariale et de harcèlement sexuel. De cette façon, les femmes peuvent défendre leurs droits sans courir le risque de nuire à leur carrière. De plus, le récent débat autour de la campagne #meetoo et du harcèlement sexuel a également des conséquences positives. Cette campagne a permis de sensibiliser le grand public et d’ouvrir le débat à d’autres sujets.

Moins le harcèlement sexuel sera socialement accepté, plus les femmes se sentiront en sécurité pour partager leurs expériences. Administrativement parlant, l’approche du harcèlement sexuel devra donc être du plus haut niveau, de sorte que les incidents soient abordés de manière juste, claire et transparente.

Etant donné qu’après 40 ans, l’écart salarial entre les hommes et les femmes n’a toujours pas été comblé, des mesures doivent également être prises, avec plus de transparence, et traduites en exigences tenant compte des gradations et des critères liés aux promotions.

La normalisation du travail à temps partiel est en soi une évolution positive, mais implique également souvent un risque d’heures supplémentaires car une charge de travail non prévue n’est en général pas prise en compte.

Afin d’améliorer leur parcours professionnel, des initiatives ciblées telles que la formation, le mentorat ou le réseautage dédié aux femmes devraient être étendues en mettant l’accent sur le développement des compétences. Celles-ci doivent inclure la négociation salariale, les conditions de travail et le droit au congé parental ou aux vacances.

L’essor des médias numériques a naturellement créé le besoin de formations dans le domaine du digital, encourageant les femmes à se spécialiser tout en assurant ainsi à l’avenir l’égalité des sexes dans cette branche professionnelle.

Les images stéréotypées, y compris sur les plateformes numériques, sont particulièrement difficiles à réguler. En raison de la liberté d’expression, les mesures possibles sont souvent limités. C’est pourquoi il est important de diffuser les informations nécessaires à cette approche au sein des différents Etats membres européens en cas de violation des mesures établies. Cette approche peut ensuite être traduite dans le contexte national du pays en question.

Découvrir l'étude complète (en anglais)

Pour approfondir le sujet:

La place et la représentation des femmes dans les fictions - Synthèse des résultats de l’étude tunisienne

Femmes dans les médias : le déficit est mondial !

Quelle place pour les femmes dans la fiction télé ?


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