Décryptage de l’inégalité hommes-femmes dans les secteurs du numérique

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Les secteurs du numérique sont majoritairement masculins et hyper-concurrentiels. Les enjeux financiers y sont considérables. Ces caractéristiques ont tendance à rebuter une majorité de femmes alors qu’elles ont un rôle crucial à jouer dans la révolution numérique. La féminisation du numérique n’est pourtant pas impossible à l’instar de ce qui se passe dans certains pays nordiques.

Une pénurie inédite de professionnels dans le numérique

L'Union Européenne est confrontée à une pénurie sans précédent de professionnels dans les domaines d'activités du numérique. L'une des principales raisons de cette situation est le faible taux de présence féminine dans les filières et carrières scientifiques et techniques (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques, STIM).

L'étude de la Commission européenne "Women in the Digital Age, WID " (2018) souligne que les femmes représentent 52 % de la population européenne, mais n’occupent que 15% des emplois liés aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Cette sous-représentation des femmes dans un secteur structurellement en forte pénurie constitue un véritable problème économique. D'autant que ces secteurs sont porteurs d'emplois durables et rémunérateurs.

En ce qui concerne la Belgique, l’étude "Be The Change d’AGORIA" (2019), tire également la sonnette d'alarme car à politique inchangée : “Pas moins de 584.000 postes vacants ne pourront être pourvus en 2030 en Belgique. Cela correspond à une perte de valeur ajoutée de 60 milliards d’euros. Si on y ajoute la nécessaire reconversion des demandeurs d'emploi, au total 95 milliards d'euros sont en jeu soit 16,5% du PIB".

Au-delà du numérique, la question de l'inégalité hommes-femmes sur le marché du travail

Ce faible taux de présence féminine dans les métiers numériques n'est qu'un effet loupe de l'inégalité hommes-femmes sur le marché du travail en général. Ainsi, en Wallonie, par semaine, les hommes prestent en moyenne 7 heures de travail rémunéré de plus que les femmes, tandis qu'elles consacrent en moyenne 11 heures de plus aux tâches ménagères et d'éducation (IWEPS, Le genre et l’emploi du temps en Wallonie, cahier 2, 2017).

Les femmes représentent également 61% des citoyens wallons en situation de fracture numérique (AdN, Baromètre Citoyens 2019). Cela s'explique notamment par le fait qu'elles sont plus nombreuses dans les catégories socio-professionnelles fragiles, comme les personnes de plus de 50 ans peu diplômées trouvant la vie difficile avec leurs revenus actuels. Les femmes isolées constituent également le type de ménage le moins souvent connecté à Internet au domicile.

Parallèlement, en Belgique, seul un manager sur quatre est une femme, alors qu'elles sont davantage diplômées de l'enseignement supérieur. En effet, 58% des diplômés de l'enseignement supérieur (court et long) sont des femmes (ARES 2018).

Source: digitalwallonia.be

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