In the picture - artiste pluridisciplinaire

sarah

Concentrez-vous sur ce qui vous satisfait dans votre travail.

Sarah Baur

Pouvez-vous nous parler de votre parcours et où vous en êtes actuellement dans votre carrière ? D'où vous vient votre inspiration ? Qu'est-ce qui vous anime ?

Sarah: J'ai une pratique pluridisciplinaire en tant que réalisatrice, actrice, auteure, monteuse et designer, mais depuis la pandémie je me suis surtout recentrée sur l'audiovisuel. Je travaille maintenant à la fois sur des (courts) métrages de fiction et des documentaires. Je réalise également des clips musicaux et des films promotionnels pour le secteur culturel. Dans mon travail personnel, j'aime examiner les questions éthiques autour des inégalités et de la diversité, du climat et de l'écologie, de la lutte contre l'extrême droite, du féminisme, de la question des réfugiés, ... Chaque projet commence par la nécessité de donner de la visibilité à ce qui me motive et ce qui me semble essentiel, mais auquel on prête peu d’attention. Cela me permet d'en apprendre plus sur le sujet. Je suis extrêmement curieuse et j'aime rassembler et organiser des connaissances dans un cadre compréhensible pour moi-même et en même temps poétique. Le rythme et l'intuition sont mes principes directeurs. Je travaille très instinctivement, comme beaucoup d'artistes.

Quand avez-vous eu besoin d'accompagnement dans votre carrière et pourquoi - quelles ont été vos difficultés, vos interrogations à ce moment-là ?

Sarah: Lors du premier confinement, j'ai été prise de panique. Pas seulement à cause de la maladie, mais surtout parce que j'étais très peu sûre de la façon dont le politique se positionnerait vis-à-vis des artistes. Nous venions de manifester contre l'austérité dans les arts et les soins de santé, parce que la situation n’était déjà pas très rose. J'ai décidé de proposer mes services de monteuse, étant donné que j'avais de l'expérience dans ce domaine et que je pouvais exercer cette activité depuis chez moi. Cela m'a fait redécouvrir que j'étais assez bonne en montage et que cela me plaisait. Cette relative sécurité d'emploi m'a donné la tranquillité d'esprit pour réfléchir à ce que j’avais encore envie d’accomplir et d'entreprendre. J'ai un talent pour voir davantage les obstacles sur ma route, et pas tellement les possibilités. J’amplifie ces obstacles plus que nécessaire. L’âge m’inquiétait également. J’étais persuadée que, étant dans la cinquantaine, je n'attirerais plus les clients ou que je n’arriverais plus à vendre mes propres projets. De plus, en tant qu'extravertie introvertie (oui, ça existe), il me manque un réseau professionnel. Je ne savais pas vraiment par où commencer, ça générait une très grande insécurité chez moi. Je me demandais s'il y avait une façon de faire du réseautage qui conviendrait à ma personnalité, plutôt que de me sentir obligée de m'adapter à ce que j’imaginais que le réseautage exige de nous.

Comment le programme mediartist vous a-t-il aidé ?

Sarah: J’ai apprécié de jeter un autre regard sur la façon dont je peux mieux me profiler au travers de mon CV et mon portfolio. Même si je dois dire que je n'ai pas encore tout concrétisé. Cela demande beaucoup de temps et d'énergie. Mais je sais comment m'y prendre maintenant. J'ai aussi beaucoup profité des échanges avec la coach Nathalie. Elle a pu tirer de nos conversations quels étaient mes points faibles et ses conseils visaient à me regarder différemment et à réfléchir aux possibilités qui me conviennent, plutôt que de me rabaisser en essayant de répondre à des attentes pré-supposées. En raison des mesures lie au corona, il n'y avait que peu ou pas de possibilités de réseautage pendant mon parcours mediartist, c'est dommage. J'aurais aimé avoir l'opportunité de rencontrer et d'échanger avec des gens, justement parce que je ne m'y prends pas facilement par moi-même. Par contre, m M a nouvelle manière de penser m'a aidé à me sentir plus à l'aise dans les endroits où les gens réseautent et à rester moi-même. J'ai également pu renouer avec d'anciens contacts. Mais il me reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Le début du trajet mediartist est le workshop « Setting the Stage », où l’on essaie d’identifier ses qualités, ses valeurs et son objectif professionnel.

En plus des ateliers de groupe, j'avais certainement besoin de cette approche individualisée.

Sarah Baur
Sarah baur
© Sarah Baur

Qu'en avez-vous retiré ?

Sarah: Penser ses valeurs à partir d'un cadre fixé m’a permis d’avoir une réflexion abordable et concrète sur mes qualités. Si quelqu'un m'avait demandé auparavant quelles étaient mes qualités, j’aurais été perdue et n’aurais pas pu lui répondre de façon pertinente. Cela serait resté assez vague et général. En cartographiant mes valeurs, il est également plus facile de formuler un objectif à partir de là.

Y a-t-il d'autres workshops qui vous ont marqué ?

Sarah: Le coaching personnel de Louis lors du scan de mon CV et les conversation en tête-à-tête avec la coach Nathalie. En plus des ateliers de groupe, j'avais certainement besoin de cette approche individualisée.

Quelle est la valeur ajoutée de l'accompagnement individualisé ?

Sarah: La conversation est centrée sur ce qui vous intéresse vraiment et vous vous rendez plus facilement vulnérable et donc ouvert. Se sentir entendue et disposer d'outils pouvant vous accompagner dans votre développement personnel sont des éléments essentiels pour booster la confiance en soi et son envie d'avancer.

Se sentir entendue et disposer d'outils pouvant vous accompagner dans votre développement personnel sont des éléments essentiels pour booster la confiance en soi et son envie d'avancer.

Sarah Baur

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez en tant que demandeuse d'emploi dans le secteur audiovisuel ?

Sarah: Pouvoir vivre dans ces conditions financières raisonnables tout en développant des projets dans lesquels vous ressentez de la plus-value personnelle. Le machisme, mais aussi encore un manque de solidarité féministe et intersectionnelle, le manque d’accès et l’entre-soi, l'uniformité, le manque de réflexion ascendante,... En fait, malgré le foisonnement de créativité, on ne réussit pas à ne pas être une copie exacte de la société en tant que secteur. On maintient encore trop le statu quo, avec toutes les conséquences que cela entraîne pour les personnes en recherche d'emploi.

Avez-vous un autre conseil en or que vous aimeriez partager ?

Sarah: Tout ce que j’essaie de mettre en œuvre dans ma propre vie : concentrez-vous sur ce qui vous satisfait dans votre travail. Apportez-y 85% de vos efforts. Contournez ce que vous ne pouvez pas changer, hackez la culture et pliez-la à vos désirs, trouvez des opportunités qui vous conviennent. En fin de compte, c’est plus durable que d'essayer de réaliser ce que d'autres considèrent comme une réussite.

Tu souhaites faire partie du programme mediartist ?


Cela pourrait vous intéresser